#NuitDeboutBXL #NuitDebout #42mars - Compte Rendu
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#NuitDeboutBXL #NuitDebout #42mars - Compte Rendu
Une nouvelle Nuit Debout qui s'installe, la sono branchée, la soupe réchauffée, quelques musiciens improvisant un peu plus loin. Les Nuitards arrivent au compte-goutte, et l'Assemblée Générale commence aux alentours de 20h, après que les artistes aient rejoint les marches. Un rappel des signes et codes de conduite en AG, privilégiant l'écoute des autres, le principe de la libre parole est à nouveau énoncé. Les points abordés durant les Nuits précédentes sont également rappelés en bref, et la demande de transmettre oralement le compte rendu de la veille de manière plus détaillée, pour ceux qui n'ont pas eu l’occasion de le lire, se fait entendre dans l'assemblée. Demande entendue, nous la réaliserons dès ce soir !
Une communication du groupe action précise aussi que la manifestation du 1er mai se tiendra symboliquement au Mont des Arts. On rappelle bien sûr les différentes manifestations et débats qui auront lieu ce mois-ci:
· 17 avril : manifestation contre la haine et manifestation contre la militarisation
· 18 avril : débat "quand les sans papier prennent la parole"
· 19 avril : manifestation contre les multinationales
· 20 avril : manifestation contre la loi du travail
· 24 avril : manifestation contre l’achat des avions de chasse F-35
Les sujets fusent et ont tendance à ne pas s'étaler : la loi travail belge, le besoin de créer de l'emploi à tout prix, la surabondance des médias, le pouvoir trop fort de l'argent, le manque d'enseignement... Une personne vêtue d’un double signe “interdiction de circuler en dessus de 30”, dans le dos et sur la poitrine, demande à ce que toutes les routes soient limitées à 30 km/h !
Vers 21h, l'Assemblée se divise entre petits groupes de réflexion et groupes d’action, le gros de l’assemblée se réfugie sous les arcades du Mont des Arts. On s'installe en cercle, dans un cadre plus intimiste, ce qui aide certains, qui jusque là n'osaient pas prendre le micro, à s’exprimer plus aisément. Quelqu'un fait notamment remarquer qu’une assemblée en plus petit comité n'est pas forcément une mauvaise chose : des actions, des réunions ou des assemblées, même réduites, sont un poids face aux élites dirigeantes. Beaucoup de passions dans les échanges, il est difficile de vous faire un résumé fidèle de tous les propos de tous les groupes, on peut vous dire une chose de ce moment : on sent que tout le monde est heureux d’être là.
Le thème alors le plus abordé; et qui suivra durant une bonne partie de la soirée, est celui du dialogue entre opinions diamétralement opposées. Comment discuter homosexualité entre un imam et une personne LGBT ? Le débat s'ensuit, on aborde également des questions de dialogue avec le terrorisme, dialogue avec les exclus et les minorités en général. Certains veulent encourager une envie de dialogue avec l'autre, en avançant qu'un intérêt franc et direct pour une personne ne sera jamais mal perçu. Une initiation de dialogue ne peut être que bénéfique avec les personnes considérées comme "exclues" de la société. On parle aussi de racisme d'Etat, de crise identitaire des communautés... Des personnes racontent leur quotidien dans des quartiers où ils n’arrivent pas à trouver leurs places. l'Assemblée s'étoffe. Les petits groupes fusionnent. Un retour sur les marches est décidé. En à peine une heure, une centaine de personnes supplémentaires sont arrivées.
Trop souvent coupée en plein débat, l’assemblée en arrive à voter qu’on arrête de la déranger avec des points techniques avant qu’un sujet s’épuise. Après tout, nous sommes là pour échanger avant tout. La proposition de créer des petits groupes de réflexion revient à nouveau à la charge et un refus global se fait entendre: personne n’a envie de quitter la discussion sur l’exclusion qui est en train de naître. Il est cependant rappelé que, si un débat s'essouffle mais que quelques intervenants veulent encore l'étoffer, rien ne les empêche de se réunir, ils seront invités ensuite à faire part de leurs idées devant l'Assemblée Générale.
Personne ne nous en voudra si quelques coquilles se cachent dans ce CR!
Le débat reprend, et on parle encore d'exclusion, ou plutôt d'inclusion : au lieu de critiquer une culture en la jugeant différente, prenons une société dans sa globalité pour comprendre ce qui la rend si "différente" et l'exclut. La compréhension de l'autre est aussi importante, compréhension ne voulant pas forcément dire justification des actes, comme ont pu le dire certains politiques français. Ce jeune homme d’origine congolaise nous explique qu’il a grandit dans “ un ghetto de riches, Uccle” puis a vécu dans “ un ghetto de pauvres, Anderlecht”. Pour lui il faut arrêter de victimiser les minorités, les jeunes extrémistes religieux ou les jeunes délinquants sont comme des skinheads, ils portent un uniforme. Il faut, nous dit-il, regarder le repli communautaire en face. Charlie, un peu éméché, tente de nous raconter son expérience d'exclu, ses altercations avec la police. L’assemblée s’est toujours montrée patiente et bienveillante, sa prise de parole lui fait visiblement du bien... alors à nous aussi.
Et si le problème de l'exclusion venait aussi des médias, mettant en avant des personnes racistes sans possibilité de réponse construite, les débats proposés dans les médias généralistes ne présentant que des réponses courtes, minutées, compactées au maximum. L'éducation aussi: qui a appris durant son parcours scolaire ce qu'étaient les différentes cultures et est sorti de sa vision européenne du monde ?
La Nuit Debout est riche de débats ce soir, d'opinions englobées d'une sphère de respect mutuel. Des Nuitards en sont émus :"J'ai fait 80 kilomètres pour venir vous voir. Nuit debout, c'est tout le monde qui se lève", nous dit l'un d'eux avec une certaine force! La discussion continue. Une intervention évoque la responsabilité du système capitaliste dans la division des cultures et leur opposition : après tout, il existe une caste oligarchique qui possède énormément, et la seule force contre elle reste le nombre. Quoi de mieux que de nous isoler en groupes sectaires pour enlever cette force ? Il ne faut pas se diviser, garder le cap. El pueblo reunificado, nunca sera separado.
La discussion évolue finalement vers la manière dont les débats s'agencent: il est essentiel que le mouvement regroupe une diversité maximale de personnes pour être crédible, mais aussi pour enrichir le débat. Recevoir des points de vue plus divers sur l’économie par exemple resterait vecteur de réactions.
Les points importants d'une démocratie directe sont rappelés : l'assemblée souveraine, la délégation révocable à tout moment et le mandat unique. Pour bien fonctionner, elle se doit d'avancer pas à pas et d'inclure des valeurs.
Quelqu'un met en avant l'humanisme comme valeur prioritaire sur la politique. Aussi, comment mettre en confiance ceux qui restent mal à l'aise face à la prise de parole devant une foule ? Enfin, est votée en AG la proposition d'avoir un thème central durant une partie de la soirée à partir du mardi 43 mars. Sera donc mis en avant le thème des réfugiés, de la guerre et de l'armement demain soir, du moins pendant une partie de la soirée, et c'est ainsi que la Nuit du 42 mars se clôture.
Difficile de représenter la richesse des opinions dans ce seul document, et pourtant tout lecteur aura compris que la parole n'a jamais été aussi libre que dans la nuit froide belge, sur les marches du Mont des Arts. Des dessins à la craie parsèment à présent cette place, et on n'attend que vous pour écrire la suite.
Alors, ce soir, vous avez prévu quoi ? Parce qu'on a un super plan dans le centre de Bruxelles, à base de remodelage de monde et de débats enrichissants.
Une communication du groupe action précise aussi que la manifestation du 1er mai se tiendra symboliquement au Mont des Arts. On rappelle bien sûr les différentes manifestations et débats qui auront lieu ce mois-ci:
· 17 avril : manifestation contre la haine et manifestation contre la militarisation
· 18 avril : débat "quand les sans papier prennent la parole"
· 19 avril : manifestation contre les multinationales
· 20 avril : manifestation contre la loi du travail
· 24 avril : manifestation contre l’achat des avions de chasse F-35
Les sujets fusent et ont tendance à ne pas s'étaler : la loi travail belge, le besoin de créer de l'emploi à tout prix, la surabondance des médias, le pouvoir trop fort de l'argent, le manque d'enseignement... Une personne vêtue d’un double signe “interdiction de circuler en dessus de 30”, dans le dos et sur la poitrine, demande à ce que toutes les routes soient limitées à 30 km/h !
Vers 21h, l'Assemblée se divise entre petits groupes de réflexion et groupes d’action, le gros de l’assemblée se réfugie sous les arcades du Mont des Arts. On s'installe en cercle, dans un cadre plus intimiste, ce qui aide certains, qui jusque là n'osaient pas prendre le micro, à s’exprimer plus aisément. Quelqu'un fait notamment remarquer qu’une assemblée en plus petit comité n'est pas forcément une mauvaise chose : des actions, des réunions ou des assemblées, même réduites, sont un poids face aux élites dirigeantes. Beaucoup de passions dans les échanges, il est difficile de vous faire un résumé fidèle de tous les propos de tous les groupes, on peut vous dire une chose de ce moment : on sent que tout le monde est heureux d’être là.
Le thème alors le plus abordé; et qui suivra durant une bonne partie de la soirée, est celui du dialogue entre opinions diamétralement opposées. Comment discuter homosexualité entre un imam et une personne LGBT ? Le débat s'ensuit, on aborde également des questions de dialogue avec le terrorisme, dialogue avec les exclus et les minorités en général. Certains veulent encourager une envie de dialogue avec l'autre, en avançant qu'un intérêt franc et direct pour une personne ne sera jamais mal perçu. Une initiation de dialogue ne peut être que bénéfique avec les personnes considérées comme "exclues" de la société. On parle aussi de racisme d'Etat, de crise identitaire des communautés... Des personnes racontent leur quotidien dans des quartiers où ils n’arrivent pas à trouver leurs places. l'Assemblée s'étoffe. Les petits groupes fusionnent. Un retour sur les marches est décidé. En à peine une heure, une centaine de personnes supplémentaires sont arrivées.
Trop souvent coupée en plein débat, l’assemblée en arrive à voter qu’on arrête de la déranger avec des points techniques avant qu’un sujet s’épuise. Après tout, nous sommes là pour échanger avant tout. La proposition de créer des petits groupes de réflexion revient à nouveau à la charge et un refus global se fait entendre: personne n’a envie de quitter la discussion sur l’exclusion qui est en train de naître. Il est cependant rappelé que, si un débat s'essouffle mais que quelques intervenants veulent encore l'étoffer, rien ne les empêche de se réunir, ils seront invités ensuite à faire part de leurs idées devant l'Assemblée Générale.
Personne ne nous en voudra si quelques coquilles se cachent dans ce CR!
Le débat reprend, et on parle encore d'exclusion, ou plutôt d'inclusion : au lieu de critiquer une culture en la jugeant différente, prenons une société dans sa globalité pour comprendre ce qui la rend si "différente" et l'exclut. La compréhension de l'autre est aussi importante, compréhension ne voulant pas forcément dire justification des actes, comme ont pu le dire certains politiques français. Ce jeune homme d’origine congolaise nous explique qu’il a grandit dans “ un ghetto de riches, Uccle” puis a vécu dans “ un ghetto de pauvres, Anderlecht”. Pour lui il faut arrêter de victimiser les minorités, les jeunes extrémistes religieux ou les jeunes délinquants sont comme des skinheads, ils portent un uniforme. Il faut, nous dit-il, regarder le repli communautaire en face. Charlie, un peu éméché, tente de nous raconter son expérience d'exclu, ses altercations avec la police. L’assemblée s’est toujours montrée patiente et bienveillante, sa prise de parole lui fait visiblement du bien... alors à nous aussi.
Et si le problème de l'exclusion venait aussi des médias, mettant en avant des personnes racistes sans possibilité de réponse construite, les débats proposés dans les médias généralistes ne présentant que des réponses courtes, minutées, compactées au maximum. L'éducation aussi: qui a appris durant son parcours scolaire ce qu'étaient les différentes cultures et est sorti de sa vision européenne du monde ?
La Nuit Debout est riche de débats ce soir, d'opinions englobées d'une sphère de respect mutuel. Des Nuitards en sont émus :"J'ai fait 80 kilomètres pour venir vous voir. Nuit debout, c'est tout le monde qui se lève", nous dit l'un d'eux avec une certaine force! La discussion continue. Une intervention évoque la responsabilité du système capitaliste dans la division des cultures et leur opposition : après tout, il existe une caste oligarchique qui possède énormément, et la seule force contre elle reste le nombre. Quoi de mieux que de nous isoler en groupes sectaires pour enlever cette force ? Il ne faut pas se diviser, garder le cap. El pueblo reunificado, nunca sera separado.
La discussion évolue finalement vers la manière dont les débats s'agencent: il est essentiel que le mouvement regroupe une diversité maximale de personnes pour être crédible, mais aussi pour enrichir le débat. Recevoir des points de vue plus divers sur l’économie par exemple resterait vecteur de réactions.
Les points importants d'une démocratie directe sont rappelés : l'assemblée souveraine, la délégation révocable à tout moment et le mandat unique. Pour bien fonctionner, elle se doit d'avancer pas à pas et d'inclure des valeurs.
Quelqu'un met en avant l'humanisme comme valeur prioritaire sur la politique. Aussi, comment mettre en confiance ceux qui restent mal à l'aise face à la prise de parole devant une foule ? Enfin, est votée en AG la proposition d'avoir un thème central durant une partie de la soirée à partir du mardi 43 mars. Sera donc mis en avant le thème des réfugiés, de la guerre et de l'armement demain soir, du moins pendant une partie de la soirée, et c'est ainsi que la Nuit du 42 mars se clôture.
Difficile de représenter la richesse des opinions dans ce seul document, et pourtant tout lecteur aura compris que la parole n'a jamais été aussi libre que dans la nuit froide belge, sur les marches du Mont des Arts. Des dessins à la craie parsèment à présent cette place, et on n'attend que vous pour écrire la suite.
Alors, ce soir, vous avez prévu quoi ? Parce qu'on a un super plan dans le centre de Bruxelles, à base de remodelage de monde et de débats enrichissants.
DanielB- Messages : 27
Date d'inscription : 06/04/2016
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